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Économie numérique, robotisation et emploi

dimanche 1er mai 2016, par François Daniel Giezendanner

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Cet article est tiré de :

 Enseignement, apprentissage et citoyens de demain

L’enseignement et l’apprentissage mis en œuvre dans l’éducation publique contribuent à doter la jeunesse des meilleurs atouts pour devenir des citoyens responsables pleinement épanouis.

Les articles ci-dessous indiquent qu’une composante importante de cet épanouissement pourrait se révéler problématique compte tenu du fait que l’économie numérique et la robotique n’ouvriraient pas une société du plein emploi. Avant de vous inviter à vous plonger dans ces lectures passionnantes, je cite trois éléments tirés de trois de ces articles :

Ainsi que l’explique Charles SANNAT dans son article « La bataille de l’emploi est perdue d’avance » :

Concernant les robots qui remplacent les ouvriers « low cost » :

En Chine la société Foxconn a décidé de remplacer 500.000 ouvriers pourtant « chinois pas chers » par des robots. Les coûts d’utilisation des outils robotiques baissent à un tel point qu’il est désormais plus rentable d’utiliser un robot qu’un ouvrier « low cost ».

Au Japon la société Panasonic vient de créer une usine flambant neuve de 15 hectares, produisant 40% des dalles d’écrans plats fabriqués dans le monde (pour une valeur de 2 milliards de dollars par mois) ! Cette usine entièrement automatisée fonctionne avec une quinzaine de salariés…

Cela signifie qu’un mouvement de relocalisation naturel est à prévoir dans les prochaines années, les délocalisations ne se justifiant plus par un différentiel de cout. Le prix d’exploitation d’un robot en France ou en Chine étant sensiblement identique.

Concernant un monde où seul une minorité de la population aura du travail :

...Nous rentrons dans une phase ou nous pouvons et savons produire quasiment sans intervention humaine.

D’ici 5 ans nous saurons produire encore plus, sans emploi. Nous relocaliserons,… sans emploi. Nous pouvons anticiper une vague de destruction d’emplois industriels sans précédent.

...le génie humain à toujours cherché à faciliter le travail de l’homme, à le rendre moins pénible… jusqu’à ce que notre génie humain, nous permette enfin de ne plus travailler.

Alors à ce moment là, il faudra imaginer à quoi pourra ressembler le monde d’après, le monde ou le travail n’existe plus car il sera effectué par des machines tout aussi performantes que nous. Que ferons-nous ? Comment le ferons-nous, avec quels modes de répartition de la richesse et sur la base de quels critères ?

Dans son article « Où va l’économie numérique ? (1/3) : Vers une innovation sans emplois ? », Hubert Guillaud développe et explique :

Concernant ce qui a fonctionné jusqu’à aujourd’hui mais pourrait bien ne plus fonctionner :

...l’employabilité du numérique est-il équivalent à ce qu’était l’économie avant lui ?

... les start-ups ne créent d’emplois dans leur pays d’origine que pour un nombre relativement restreint de personnes hautement qualifiées. C’est pourquoi, comme le souligne Andy Grove, le taux de chômage de la Silicon Valley est en réalité plus élevé que la moyenne nationale américaine.

...l’industrie du numérique peut générer de hauts revenus, mais elle ne parvient pas à employer beaucoup de gens.

Robert Solow, prix Nobel d’économie 1987 pour ses recherches macroéconomiques sur la croissance (Wikipédia), affirme que les progrès technologiques ont toujours créé du chômage durant une période d’adaptation, mais jusqu’à présent, l’emploi a toujours fini par repartir à la hausse, suite à ces phases. Mais ce qu’expliquent Erik Brynjolfsson ou Brian Arthur, c’est qu’il pourrait ne plus en être ainsi à l’avenir. Les gains de productivité de l’économie numérique risquent de ne pas pouvoir se retrouver dans l’emploi.

Concernant la désinformation mise en œuvre par des entreprises telles que Google, Facebook et compagnie :

...le travail de sape entrepris par Google, Facebook et compagnie contre la tentative des pouvoirs publics de limiter la liberté d’exploiter les données privées des internautes. Leur argument est le suivant : les sociétés Internet créent beaucoup d’emplois et sont bonnes pour l’économie. Les gouvernements européens feraient donc mieux de ne pas se mettre en travers de leur chemin.” Reste que la preuve qu’elles créent beaucoup d’emplois est encore à faire souligne Naughton. En effet, il revient sur le rapport de Deloitte sur le développement de l’emploi via Facebook en Europe et pointe comment le cabinet de conseil se défile face au contenu du rapport : “aucune garantie, expresse ou implicite, n’est donnée et aucune responsabilité n’est ou ne sera acceptée par ou au nom de la société Deloitte ou ses partenaires, employés, agents, ou toute autre personne, concernant la précision, l’intégrité ou l’exactitude des informations contenues dans ce document”.

Et de conclure : “Le seul but de ce genre de rapports est d’impressionner ou d’intimider les dirigeants politiques et les autorités réglementaires, qui semblent ignorer à quel point les cabinets de consultants sont utilisés par les entreprises pour conférer une aura de respectabilité empirique à des inepties.

Dans leur article « Ce que le numérique fait au travail… et réciproquement », Amandine Brugière et Aurialie Jublin expliquent :

Pour éviter le divorce entre les organisations et les individus, il devient urgent de re-questionner ce qu’est le travail à l’ère du numérique, au regard de ses différentes caractéristiques : production de richesse, obtention de revenu, liberté de création, épanouissement personnel, obtention de droits et de protection…


 L’impact de cette réalité dans nos sociétés

Ces quelques éléments et les lectures qui suivent sont susceptibles de nous amener à réfléchir à ce que pourrait/devrait être la société de demain !

Depuis de nombreuses années force est de constater que l’économie ne peut plus garantir le plein emploi. Un nombre croissant de citoyens éprouvent progressivement le sentiment que les innovations industrielles, numériques et robotiques arrivent pour la première fois à un niveau de développement et de déploiement qui amènent la société à un stade de rupture à partir duquel s’enclenchent des processus durables de raréfaction du travail. Se posent alors à eux la proposition-interrogation de Charles SANNAT :

... imaginer à quoi pourra ressembler le monde d’après, le monde où le travail n’existe plus car il sera effectué par des machines tout aussi performantes que nous. Que ferons-nous ? Comment le ferons-nous, avec quels modes de répartition de la richesse et sur la base de quels critères ?

Cette réflexion prend progressivement forme et en ce sens en suisse par exemple des initiatives telles que :

voient l’adhésion d’un nombre croissant de citoyens.


 Sélection d’articles sur la trilogie « Numérique - Robotique - Emploi »

  • Une « deuxième économie » numérique ?
    Par Hubert Guillaud | 29/10/2011 | 07:00
    L’économie numérique est-elle en train de créer une « deuxième économie », dont la logique et les impacts seraient différents de l’économie physique ?
  • Économie numérique : colosse aux pieds d’argile
    LE CERCLE. L’économie numérique peut apporter un apport à la croissance et à la diminution du chômage à condition de s’inscrire dans un modèle économique viable qui garantit aux fournisseurs une rémunération par les bénéficiaires en rapport avec le service rendu.
    17/02/2013 | Henri Cestia | Innovation
  • Les robots et la technologie vont-ils tous nous mettre au chômage ?
    A mi-chemin entre fantasmes et cauchemars, les robots ont toujours fasciné les humains. Alors qu’ils envahissent l’industrie et la Bourse, les avis divergent entre ceux qui les considèrent comme les sauveurs de l’économie et ceux qui les voient comme les meurtriers de l’emploi.
    Sarah Connor ? Publié le 3 février 2013
  • 74 % des Français craignent que les robots détruisent de l’emploi
    Guillaume Champeau - publié le Lundi 17 Septembre 2012 à 17h12 - posté dans Société 2.0
    Une étude menée pour la Commission Européenne montre que les Français sont parmi les Européens les plus pessimistes sur l’impact social de la robotique, et qu’ils ne font pas confiance aux robots pour les activités les plus sensibles sur le plan humain.
  • Le bruit des arbres qui poussent. 1 – Numérique et emploi, le grand malentendu
    Par L’Atelier de l’Emploi, le 03 décembre 2012
    “En France, quand un politique parle de numérique, les gens craignent des suppressions d’emplois ; alors il n’en parle pas, sinon, il n’est pas réélu”. Guy Mamou-Mani, président du Syntec numérique, explique par cette formule les motivations des acteurs de l’ébullition de la semaine dernière : Assises du numérique, Big Tent de Google, débats participatifs et 19 propositions du think tank Renaissance numérique pour sortir de la crise… Le secteur s’est mis en ordre de bataille pour faire entendre sa voix et dépasser les non-dits du débat public. Miser sur le numérique serait une stratégie gagnant-gagnant, qui enclencherait un cercle vertueux de croissance et d’emploi.
  • Semaine de l’emploi #22 : Séance de travaux pratiques
    Par L’Atelier de l’Emploi, le 15 mars 2013, dans la catégorie : Semaine de l’emploi
    Le monde de l’emploi est en chantier. Si l’exercice est complexe, anticiper ses mutations devient essentiel pour ne pas les subir. Loin du pessimisme ambiant, séance de travaux pratiques et nouveau credo : métro, robot, berceau.
  • Compétitivité : les robots à la rescousse
    Le Point.fr - Publié le 08/10/2012 à 17:44 - Modifié le 09/10/2012 à 13:51
    Alors que l’Allemagne s’équipe en robots, la France reste frileuse, au risque d’affaiblir encore un peu plus son industrie.
  • « Non, les robots ne tuent pas l’emploi ! »
    JHRipoteau Par JHRipoteau (Express Yourself), publié le 22/10/2012 à 19:32, mis à jour à 19:32
    Jean Hugues Ripoteau, président de Fanuc Robotics France, défend l’idée selon laquelle les entreprises ont intérêt à utiliser des robots pour automatiser leur production. Pour lui, cest même une pratique « génératrice d’emplois ».
  • Faut-il avoir peur des robots ?
    Par DAVID BARROUX | 19/03/2013 | 07:00
    Le gouvernement profite du salon Innorobo pour présenter un plan en faveur de la robotique. Mais les robots ne vont-ils pas nous piquer notre boulot ?
  • Les robots finiront-ils par voler tous nos emplois ?
    Les robots infiltrent peu à peu toutes les professions. Mais si les machines détruisent de nombreux emplois, il faudra toujours des humains pour les créer et les entretenir. Derrière la peur d’aller pointer à Pôle Emploi à cause d’un robot, se cache en réalité l’angoisse de voir les machines prendre le pouvoir sur les humains.
    Publié le 25 mai 2012